En Mayenne, 50 % des écoles devraient être touchées par la grève des enseignants, jeudi

Les syndicats d’enseignants appellent à une grève nationale, jeudi 13 janvier 2022, dans les écoles, collèges et lycées, pour dénoncer « une désorganisation » des établissements scolaires avec la flambée des cas de Covid-19. Le syndicat SNUipp-FSU de la Mayenne s’attend à ce que 50 % des écoles du département soient touchées par la grève.

Laurent Thoraval (à gauche), Isabelle Sablé-Leroux (au centre) et Morgane Kerleau (à droite) du syndicat SNUipp-FSU de la Mayenne.
Laurent Thoraval (à gauche), Isabelle Sablé-Leroux (au centre) et Morgane Kerleau (à droite) du syndicat SNUipp-FSU de la Mayenne. | OUEST-FRANCE

La majorité des syndicats d’enseignants appellent à une grève nationale, ce jeudi 13 janvier 2022. Les raisons de la colère : la gestion de l’épidémie de Covid-19 dans les écoles, collèges et lycées.

Des mesures qui « ne sont plus tenables », qui « désorganisent » les établissements scolaires et « mettent en danger le personnel, les élèves et les familles », selon les organisations syndicales.

Une journée de mobilisation en Mayenne

Avant cette journée de mobilisation, le syndicat SNUipp-FSU de la Mayenne, premier syndicat des enseignants du primaire, estime que 50 % des écoles mayennaises devraient être touchées par ce mouvement de grève.
Pour Yoann Vigner, syndiqué au SNETAP-FSU 53 et enseignant au lycée agricole de Laval, cette mobilisation inédite traduit « l’exaspération des personnels qui sont méprisés ».
Les annonces de Jean Castex d’assouplissement du protocole, avec trois autotests pour les élèves à la place des tests PCR et antigéniques, et une seule attestation sur l’honneur pour les parents, ne calment pas la lassitude et la colère du personnel éducatif et de direction.

« C’est trop chronophage. Le matin au portail, puis toute la journée, on doit gérer les cas positifs, les cas contact, appeler les parents… », souligne Morgane Kerleau directrice de l’école Victor-Hugo à Laval et co-secrétaire départementale SNuipp-FSU. « C’est une surcharge mentale. On est toujours en urgence, le téléphone sonne sans cesse en classe ».

Des relations tendues avec les parents

À cela s’ajoute l’exaspération des parents. « Les relations se tendent clairement, constate Yoann Vigner. Ils ne comprennent pas le protocole, sont exaspérés car ils ne trouvent pas d’autotests. » D’après l’enseignant, ce sont les équipes de vie scolaire qui font tampon. « Ils reçoivent parfois des insultes », précise-t-il.
Les syndicats décrivent « un chaos » et s’inquiètent également du manque de continuité pédagogique. « On a un éternel va-et-vient d’élèves, avec des classes parfois aux deux tiers vides », pointe Isabelle Sablé-Leroux, du syndicat SNUipp-FSU 53. « Les épreuves de spécialité du baccalauréat sont dans deux mois, et il est actuellement impossible d’organiser le contrôle continu car les élèves ne sont pas présents. »

Un retour à la fermeture de classe dès qu’un élève est positif

Parmi les revendications portées par les enseignants et le personnel d’éducation, il y a le retour à l’ancien protocole, c’est-à-dire la fermeture de la classe dès l’apparition d’un cas positif. « Il fallait différer la rentrée scolaire mais maintenant c’est trop tard », estime Yoann Vigner. « On demande aussi des masques FFP2 ainsi que des capteurs de CO2 dans tous les établissements, pour protéger enseignants et élèves. »

Pour l’heure en Mayenne, le conseil départemental a équipé tous les collèges de ces appareils et le Premier ministre Jean Castex promet la distribution de masques chirurgicaux à tous les enseignants d’ici fin janvier.

Pour cette journée de grève du 13 janvier, les syndicats CGT éducation 53, FNEC-FP FO 53, FSU 53, Sud éducation 53 et UNSA éducation 53 appellent à un rassemblement à 11 h 30 devant les locaux de l’inspection académique à Laval.