La crise s’est ravivée en France entre le monde agricole et l’Office Français de la Biodiversité, les agriculteurs reprochant à la police de l’environnement une trop grande sévérite. Véronique Caraco-Giordano, secrétaire générale du SNE-FSU réagit à cette polémique.

Comparer des agriculteurs à des dealers, « c’est une parole très maladroite« , seulement « quand on est délinquant, que ce soit sur la route ou n’importe où ailleurs, on peut être verbalisé« , estime Véronique Caraco-Giordano, la secrétaire générale du Syndicat national de l’environnement (SNE-FSU), invitée d’« ici Mayenne » ce jeudi matin. Elle réagissait à la polémique sur l’Office français de la biodiversité accusé de faire trop de contrôles. Interrogé par France Inter, un syndicaliste de l’OFB a comparé le 15 janvier dernier les agriculteurs se plaignant des contrôles de cette police de l’environnement à des trafiquants de drogue.

Pour Véronique Caraco-Giordano, il y a en effet « certains agriculteurs qui ne respectent pas la loi. Alors dealer, c’est un côté trafiquant et on n’est pas là-dedans et surtout, nous ne sommes pas contre des agriculteurs, nous sommes là aussi pour les défendre, pour qu’ils aient un revenu décent« .

« Nous ne sommes pas contre des agriculteurs, nous sommes là aussi pour les défendre »

La secrétaire générale du SNE-FSU regrette que les agents de l’OFB aient été désignés « par deux Premiers ministres comme le bouc émissaire du respect des règles environnementales« . Les agents de l’OFB sont juste « missionnés pour faire respecter ces normes« , précise Véronique Caraco-Giordano.

« Quand vous vous faites arrêter par un gendarme parce que vous avez grillé un stop ou fait une infraction, est-ce que vous vous sentez agressé ? » questionne la secrétaire générale du syndicat. « Non, vous avez commis une faute. » Elle rappelle qu’à l’OFB, « nous ne critiquons pas les agriculteurs de faire leur métier. Simplement, nous avons un contrôle annuel qui est fait en lien avec les chambres d’agriculture et les préfets« .

Appel à « apaiser les tensions »

Ce sont les préfets qui disent à l’OFB « où il faut aller contrôler administrativement les exploitations agricoles, sachant que ça représente à peu près 4% des contrôles de l’OFB« , décrit Véronique Caraco-Giordano. Elle calcule qu’une exploitation agricole est contrôlée en moyenne « une fois tous les 33 ans« . « Ce ne sont pas ces contrôles-là qui empêchent les agriculteurs de faire leur métier« , soutient-elle. Par contre, « quand on pollue une rivière, c’est la santé publique qui est mise en cause« , poursuit la syndicaliste.

Elle appelle à « apaiser les tensions » et à « expliquer ce pour quoi l’OFB a été créé. Nous faisons respecter uniquement le code de l’environnement et les normes environnementales. Il en est de la santé publique« .

https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-ici-mayenne/crise-entre-le-monde-agricole-et-les-agents-de-l-ofb-quand-on-est-un-delinquant-on-peut-etre-verbalise-1324802.