Les syndicats membres de l’association VISA (Vigilance Initiatives Syndicales antifascistes), réunie en assemblée générale extraordinaire le mardi 19 avril, appellent à l’unité syndicale face au danger imminent de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en France.
Jamais en France l’extrême droite n’a été aussi proche de remporter l’élection présidentielle. C’est le résultat évident de plusieurs décennies de politiques antisociales et réactionnaires entrainant désespoir et colère dans la population.
Macron est allé encore plus loin que ses prédécesseurs dans cette politique de casse sociale, de démantèlement des services publics, de répression, de chasse aux migrant.es et à leurs soutiens. Il porte donc une responsabilité majeure dans la progression de l’extrême droite.
Pour autant, VISA est très clair sur un point décisif : l’ultra-libéralisme et le fascisme ne sont et ne seront jamais à mettre sur le même plan ! L’histoire nous l’enseigne, mais l’actualité aussi et il suffit d’aller voir ce qu’il se passe du côté de la Hongrie, de la Pologne ou du Brésil pour s’en convaincre ! Il faut aller discuter avec des camarades qui vivent et combattent dans des mairies occupées par l’extrême droite pour s’en convaincre également.
Le RN souhaite des agent.es publics aux ordres d’un pouvoir autoritaire pour mettre en place ses politiques racistes et réactionnaires. Les atteintes contre les garanties statutaires ne se feront pas attendre : attaque sur la liberté d’expression, atteinte au droit syndical et au droit de grève. Tout sera mis en œuvre pour museler la contestation des agent.es publics.
Nous n’opposons pas les personnes qui mettront un bulletin « Macron » pour battre Le Pen, à celles et ceux qui s’abstiendront, voteront blanc ou nul, car l’heure n’est pas à la division sur ce point-là !
Le choix de chacune et chacun doit se faire de la manière la plus éclairée possible : Macron et Le Pen ce n’est pas « bonnet blanc et blanc bonnet », comme ce n’est pas non plus « la peste ou le choléra ».
Il faut également avoir conscience qu’utiliser un bulletin « Le Pen » pour « mettre un grand coup de pied dans la fourmilière » ou en pensant que les masses se révolteront est une erreur mortelle.
La colère légitime contre Macron ne doit pas conduire à minimiser le danger que représenterait l’accession au pouvoir de Marine Le Pen. Si cette dernière accède au pouvoir, elle mettra tout en œuvre pour le garder et elle pourra s’appuyer sur une armée d’opportunistes pour venir la renforcer, avoir une majorité à l’Assemblée Nationale, et lui permettre de gouverner et d’appliquer son programme d’extrême droite.
VISA a dénoncé les mensonges de Marine Le Pen sur le volet social et économique, sa dangerosité, son idéologie ultralibérale, sa haine et son acharnement contre les musulman.es, son projet raciste, sexiste, LGBTQIphobe et fasciste dans son communiqué du 12 avril 2022 : PAS UNE VOIX POUR LE PEN : https://visa-isa.org/article/communique-visa-pas-une-voix-pour-le-pen
Unité syndicale face au fascisme !
L’extrême droite est maintenant très implantée dans le paysage politique français, et elle gagne du terrain. VISA appelle l’ensemble des syndicats à travailler en commun, à tous les niveaux, pour combattre l’extrême droite, aujourd’hui et demain.
Nous travaillerons à la construction et au développement d’antennes départementales de VISA comme il en existe dans les Bouches-du-Rhône, le Calvados, le Finistère, l’Hérault, l’Isère, les Pyrénées-Orientales, le Var, afin d’inscrire dans la durée le travail unitaire antifasciste.
Dès le lendemain du 2nd tour, des réunions unitaires doivent avoir lieu partout :
. Si Macron remporte l’élection : pour construire la résistance unitaire contre la montée de l’extrême droite qui ne manquera pas de continuer et contre les idées anti-sociales qui la nourrissent et ne manqueront pas de se prolonger dès la campagne des législatives.
. Si Le Pen remporte l’élection : pour s’organiser afin de prévenir la répression sauvage et la déferlante raciste qui viendront immanquablement de l’État et des groupuscules violents qui se multiplieront et se renforceront.
Les manifestations syndicales du 1er Mai devront être l’occasion de réaffirmer la nécessité du combat antifasciste, en défendant la justice et le progrès social, dans l’unité. Ce combat est indissociable de la mobilisation pour les revendications des exploité.es et opprimé.es.
Organisons-nous dans l’unité, dès aujourd’hui et dans la durée
Il est encore temps d’empêcher le pire !