Un Conseil Départemental de l’Éducation Nationale a eu lieu ce jeudi 14 novembre, à la préfecture de Laval. Étaient présent.es : le sécrétaire général de la Préfecture, les réprésentants de la DSDEN, les représentant.es de parents d’élèves, des élu.es locaux (3 maires, 1 élu à la Région et 1 élue du Département) et les organisations syndicales. Pour la FSU 53, il s’agissait de Denis Roth, Lucas Grandin et Julien Carcreff.
(voir site:https://53.snuipp.fr/article/compte-rendu-du-cden-du-14-novembre-2024)
Bilan de la rentrée scolaire 2024-2025
La DASEN a présenté son bilan de rentrée chiffré : 17 709 élèves sont scolarisé.e.s en école primaire public (6 258 élèves en maternelle, 11 197 élèves en élémentaire)
La DASEN a longuement insisté sur la « baisse démographique » constatée à la rentrée (-621 élèves constatés par rapport à la rentrée 2023) par rapport aux effectifs prévisionnels (-359 élèves prévus lors de la carte scolaire) pour tenter de commencer à justifier les nombreuses fermetures de postes à craindre pour 2025.
En effet, le Gouvernement Barnier envisage sur le plan national la suppression de 3 155 postes d’enseignants pour le 1er degré. Combien pour la Mayenne ? Combien de fermetures de classes et de petites écoles ?
Pour rappel, cette année, 650 suppressions d’emploi sur le plan national avait été actées par le Gouvernerment. Cela s’est traduit en Mayenne par 17 suppressions de postes et 19 fermetures de classes à la rentrée 2024…
Quid pour 2025 ?
Une chose est sure : « la rentrée prochaine sera très difficile » de l’aveu-même de la Directrice Académique.
La FSU 53 et la FSU-SNUipp53 refusent que la rentrée 2025 se fasse dans un contexte très fortement dégradé dû aux économies budgétaires imposées par le gouvernement.Nous exigeons un autre budget et des moyens supplémentaires pour les réussites de tous les élèves et l’amélioration des conditions de travail des personnels.
La Directrice Académique constate que l’enseignement privé perd moins d’élèves que le l’école publique en cette rentrée 2024. Pour contrer cela, la DASEN avancent 2 axes de travail :
1. Elle demande aux écoles publiques de scolariser davantage les enfants de moins de 3 ans…
La FSU 53 a donc demandé à la DASEN si, pour atteindre l’objectif de scolariser davantage les élèves de moins de 3 ans, ceux-ci seront pris en compte dans la préparation de la carte scolaire 2025 ? Sans cela, ce serait encore à nous seul.e.s, enseignant.e.s, qu’incomberait la tâche de scolariser ces élèves en plus sans aucun moyen supplémentaire.
La DASEN a repondu qu’elle » bien pouvoir prendre en compte les 2 ans lors de la carte scolaire mais le ministère ne donne pas les moyens pour les 2 ans…
La FSU 53 et la FSU-SNUipp53 s’opposent donc en l’état à la demande de la DASEN.La FSU 53 et la FSU-SNUipp53 souhaitent accueillir plus d’élèves et milite pour le droit des parents à scolariser leur enfant à deux ans. Mais il faut aussi bien accueillir ces élèves. La scolarisation des enfants de moins de 3 ans est un des leviers de lutte contre les inégalités. Pour cela, il faut que la puissance publique mette les moyens nécessaires pour la réalisation de ces projets. Les enseignant.e.s ne peuvent pas porter seul.e.s cette demande de la DASEN
2. Elle demande à ce qu’un travail soit engagé avec les élus locaux pour qu’il n’y ait plus de toutes petites écoles mais uniquement des écoles à 4 ou 5 classes en RPI concentré…
La FSU 53 et la FSU-SNUipp 53 refusent toutes fermetures de sites au prétexte qu’il serait plus difficile d’y scolariser des enfant de moins de 3 ans. La FSU 53 et la FSU-SNUipp 53 militent pour le maintien des écoles dans les villages, au plus près des domiciles des jeunes enfants. Le service public d’éducation doit pouvoir être présent partout et pour tous !
Évaluations de rentrée
La DASEN a présenté les résultats aux évaluations de rentrée. Les résultats en mathématiques restent satisfaisants. En revanche, il y a de fortes inquiétudes en français où le niveau en lecture est en baisse : 11% des jeunes (dont 14% des garçons) sont en difficulté de lecture lors de la Journée de Défense et de Citoyenneté.
Conclusion : La DASEN constate une baisse du niveau en français notamment et répond par des suppressions de postes. N’y aurait-il pas comme une forme d’absurdité dans cette démarche ?
Les réprésentants des parents d’élèves ont par ailleur noté cette incohérence et ont interpellé la DASEN en demandant « comment les enseignant.e.s peuvent-ils faire plus avec moins de moyens ? ».
Pour la DASEN, « il n’est pas question de mettre la pression aux enseignant.e.s mais de faire évoluer leurs pratiques… »
La FSU 53 et la FSU-SNUipp 53 s’opposent à cet argument qui met une fois de plus les enseignant.e.s à l’index des maux de l’Éducation nationale.
L’école inclusive
A la rentrée de septembre 2024, 3 485 élèves avec un droit scolaire notifié par la MDA sont scolarisés dans notre département : 2 213 élèves en établissement public, 994 élèves en établissement privé.
- 378 élèves avec droit en ESMS et établissement agricole (132 élèves en attente de place en ITEP, 54 élèves en attente de places en IME, 16 élèves en attente de places en SATED soit 202 élèves en attente d’une place en établissements spécialisés !!!
- 3 107 élèves MDA scolarisés en milieu ordinaire :
- 745 élèves en ULIS (contre 690 élèves en 2023)
- 742 élèves notifiés en matériel pédagogique adapté (contre 552 élèves en 2023)
- 74,67% (2 320 élèves) avec une notification d’aide humaine (1 665 dans le public et 655 dans le privé). En 2023, il y avait 1 923 élèves avec une notification AESH (1 375 élèves dans le public et 548 élèves dans le privé)
La Mayenne est le département de l’académie de Nantes qui compte le plus grand taux d’élèves en situation de handicap et qui, de fait, a le plus grand nombre de notifications d’AESH.
L’administration n’a pour le moment aucune explication sur ces chiffres qui lui servent juste à justifier le manque d’AESH : « Nous ne pouvons pas faire plus ».
Pour la FSU 53 et la FSU-SNUipp 53, l’école inclusive ne peut se faire dans une logique de réduction des coûts, ni à moyens constants. Elle nécessite des moyens supplémentaires, y compris pour développer de nouvelles formes d’organisation scolaire. La FSU 53 et la FSU-SNUipp 53 exigent le maintien et l’ouverture de places à la hauteur des besoins dans les établissements spécialisés qui doivent être pérennisées avec la création de postes d’enseignant.e.s renforcé.e.s dans leurs missions de l’Éducation Nationale pour faire le lien avec l’école et pour répondre à la diversité des besoins.
AESH
En juin 2023, le département de la Mayenne bénéficiait de 570 postes Equivalent Temps Plein (ETP) d’AESH.
Aujourd’hui, 591 ETP d’AESH sont alloués au département ce qui représente 929 agents dont 273 affecté.e.s en ULIS.
Depuis 2017, le nombre d’AESH en Mayenne a été multiplié par 3 !
Même si le nombre collègues AESH croit depuis plusieurs années, cela ne suffit à suivre et à couvrir les besoins des élèves. En effet, en un an, 397 élèves supplémentaires se sont vu notifier un accompagnement humain. Dans le même temps, seulement 21 ETP d’AESH supplémentaires ont été alloués pour couvrir ces besoins…
A cela s’ajoute la loi qui impose désormais à l’État (et non plus aux collectivités locales) la gestion de l’accompagnement des élèves sur les temps méridiens. Pour notre département, ce sont l’équivalent de 5 ETP d’AESH qui sont dédiés cette année au temps du midi.
De plus, l’Administration avoue ne pas être en mesure de connaître le nombre d’élèves non accompagnés sur la pause méridienne malgré leur notification d’accompagnement…
Pour la FSU 53 et la FSU-SNUipp 53, le nombre d’AESH est clairement insuffisant au regard des besoins. La FSU 53 et la FSU-SNUipp 53 revendiquent– le respect du droit à l’accompagnement pour tou.te.s les élèves notifié.e.s,– la corrélation du nombre d’AESH aux besoins des élèves,– ainsi que la reconnaissance du métier d’AESH par la création d’un corps de titulaires de catégorie B de la Fonction publique avec un temps plein à 24h.
Vœu UNSA :
“Les membres du Conseil Départemental de l’Éducation Nationale de la Mayenne réunis le 14 novembre 2024 soutiennent l’École publique laïque et demandent aux représentants de l’État, du département et de l’Institution :
– De réaliser les contrôles budgétaires et administratifs dans tous les établissements privés sous contrat du département,
– D’effectuer les contrôles pédagogiques de tous les personnels exerçant dans les établissements privés,
– De communiquer à l’ensemble des membres de cette instance les documents permettant de vérifier que ces établissements n’ont pas bénéficié de davantage de moyens financiers que la législation ne l’autorise,
– De supprimer le contrat d’association à tout établissement qui ne répondrait pas à ses obligations,
– D’engager dès à présent un travail, en concertation avec l’ensemble des membres du CDEN volontaires, autour de l’amélioration de la mixité sociale et scolaire au sein des écoles et établissements publics du département pour favoriser les apprentissages des élèves et éviter des dérogations à la carte scolaire,
– De présenter pour avis préalable tout prêt de locaux ou subvention aux établissements privés sous contrat lors des CDEN, comme prévu par l’article L.151-4 du code de l’Éducation.”
Pour : 14 (FSU, CGT, UNSA, maires, FCPE)
Contre : 0
Abstention : 5 (dont FO, UDAF)
Vœu n°1 FO :
Le CDEN de la Mayenne, réuni le 14 novembre 2024, demande l’abandon du projet de suppression de 4000 postes d’enseignants, et la création de postes statutaires à hauteur des besoins pour toutes les catégories de personnels.
Pour : 16 (FCPE, CGT, FSU, FO, UNSA, UDAF)
Contre : 0
Abstention : 2 (maires)
Vœu n°2 FO :
Le CDEN de la Mayenne, réuni le 14 novembre 2024, demande l’abandon du projet gouvernemental allongeant de 1 à 3 jours le délai de carence pour les fonctionnaires et réduisant de 100% à 90% les indemnisations perçues lors des arrêts de maladie ordinaire. Le CDEN de la Mayenne demande également le retrait du jour de carence institué depuis 2018.
Pour : 10 (CGT, FO, CGT, UNSA)
Contre : 0
Abstention : 7 (FCPE, maires)