Du 17 au 20 mai , le lycée agricole de Laval a accueilli le 28eme congrès du SNETAP-FSU, 200 délégués venant de toutes les régions françaises sont venus débattre et acter les orientations du syndicat pour un enseignement agricole public de qualité pour les trois prochaines années.
Dans les locaux de france bleu Mayenne, yoann vigner, enseignant au lycée agricole de Laval et élu national a présenté notre syndicat et les grandes thématiques du congrès.
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De gauche à droite, Brice Fauquant membre du Bureau National du SNETAP-FSU, Xavier Marand, SNES-FSU, Bernadette Groison, secrétaire Générale de la FSU, Jean-Marie Le Boiteux, Secrétaire Général du SNETAP-FSU, François Ferrette du SNASUB, Isabelle Vitry-Brochard, UD CGT Mayenne.
Après 3 jours de débats, quelques thèmes et mandats ont été mis en avant, présentés ici en partie dans le texte de portée générale voté par le congrès :
* L’enseignement
Outre qu’il n’est pas garanti, qu’il soit épargné par les suppressions d’emplois, y compris parmi les 70000 suppressions dans la territoriale, les maîtres mots du programme du nouveau Président sont : décentralisation accélérée et autonomie des EPL.
Cette dernière va jusqu’à ouvrir la porte au recrutement des personnels (y compris enseignants) directement par les directeurs.
C’est transposer à l’ensemble du système éducatif le modèle de gestion calamiteux des personnels de CFA et CFPPA dans l’enseignement agricole.
*La transition écologique
Sur ce thème, l’expression du Président Macron a été la plus faible de toutes celles des principaux candidats.
La défense du Nucléaire ou du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes lorsqu’il était Ministre de l’économie atteste de faibles convictions écologiques.
Et ce n’est pas la nomination de Nicolas Hulot, qui a maintes fois changé d’avis au gré des alliances politiques, qui peut nous rassurer en la matière.
Le réchauffement climatique, les conséquences écologiques et le million d’emplois que pourrait générer la lutte contre celui-ci ne semblent pas être ses préoccupations.
Pas plus que d’autres thèmes comme le développement de la biodiversité ou la préservation des sols.
Si nous avions critiqué la loi d’avenir sur l’agro-écologique, ce n’était pas tant sur ses orientations, que sur son manque d’ambitions et l’absence des moyens nécessaires, dans un contexte de hausse démographique, à en faire une réalité concrète.
Le projet du nouveau Président prend à rebours ces orientations et risque de rouvrir la voie à une agriculture industrielle et productiviste que nous devons continuer de combattre.
Dans ce contexte, le SNETAP-FSU devra, dans la durée, continuer sa réflexion engagée depuis des années sur un autre modèle agricole familial, relocalisé, rémunérateur et préservant l’environnement. Il continuera ce combat avec tous ceux qui partagent ces valeurs.
Pour mener à bien ce combat, l’enseignement agricole public a toute sa place à prendre.
*La place de l’enseignement agricole public
Il faut développer les formations dans tous ses champs de compétence, car une agriculture vivante ne peut se concevoir sans un tissu social vivant et la nécessité de développer les services publics et notamment un véritable service public de service à la personne.
Mais pour cela il faut le sortir du carcan budgétaire imposé depuis des décennies et que la mandature passée n’a pas réussi à desserrer, et lui redonner les moyens, tant financiers qu’en emplois de fonctionnaires, pour répondre pleinement à sa mission de service public.
*quelle action syndicale ?
Tous ces combats que nous aurons à mener dans les 3 ans à venir vont nécessiter la mobilisation d’un outil syndical fort respectueux de la charte d’Amiens, mais dont il faudra repenser les modalités d’engagement sur le terrain des luttes sociales.
Il sera nécessaire pour le SNETAP-FSU de redonner aux salariés le goût de l’engagement citoyen et de l’action collective.
La remédiation à la crise du militantisme doit être pour le SNETAP-FSU un axe principal de son action.
Le SNETAP s’attachera à développer la formation syndicale, à mettre en place des moyens pour renouveler les générations de militants en incitant les jeunes à s’engager.
Le SNETAP décide d’engager une démarche sur la généralisation de la parité Femmes/Hommes, que ce soit en terme de participation à l’activité syndicale et citoyenne qu’en terme de droits du travail.
Considérant que cette dernière question est de première importance, le Congrès décide de convoquer un Congrès extraordinaire en 2019 pour opérer les modifications statutaires nécessaires à rendre la parité effective dès le prochain Congrès ordinaire.
Le Congrès de Laval souhaite que le SNETAP conserve son identité de syndicat dynamique et combatif, qui a la confiance des personnels, et devra réconcilier tous les salariés avec le fait syndical.
Le SNETAP n’entend pas se résoudre à seulement impulser et coordonner l’action des personnels de l’Enseignement Agricole Public pour contrer les attaques dont ils sont l’objet.
Il conserve intacte l’ambition qui est depuis toujours la sienne de développer un service public et laïque d’enseignement agricole, composante à part entière du service public.